Soit on est aventurier, soit on ne l’est pas. Et pour ceux qui le sont, il y a une espèce de satisfaction à souffrir, ce que j’appellerai le sadomasochisme du voyageur. Galérer sur les routes signifie mériter son voyage, payer son dû à la nature. « Attends, tu ne voudrais pas que ce soit facile non plus ?!!! ». Si vous êtes de ce genre là, si vous n’aimez pas la routine, les plannings suivis à la minute près, Madagascar va vous plaire !
Une partie de nos vieilles bagnoles – avec lesquelles nos grand parents se rendaient au bal du village et les facteurs à leur tournée quotidienne, comprenez, 4L et deudeuches – ont été bazardées à Mada.
Si pour nous elles ont un charme vintage, une mignonne désuétude, pour les malgaches elles sont synonyme de galère quotidienne et de système D.
Car vieilles bagnoles + routes défoncées, ça n’a jamais fait bon ménage…
Vous allez me dire, mieux vaut rouler en 4x4 sur ce type de routes. Certes, mais si vous ne souhaitez pas exploser votre budget, il va falloir faire des concessions, or, louer un véhicule tout terrain vous coûtera une blinde, alors que tous les sites de visites ne nécessitent pas d’en avoir un.
Premier jour de road trip, première panne.
Un pneu crève. Petite réparation d’appoint jusqu’à la prochaine étape où notre chauffeur changera la roue pendant notre visite de site.
Plus tard, sur la route d'Antsohihy à Ankarana, nous devons passer un pont en acier cabossé.
Le pot d’échappement se casse et se détache. Notre chauffeur trouve le moyen de l’attacher avec une ceinture en cuir, et nous repartons jusqu’au village le plus proche.
Nous nous arrêtons à un village au bord de la route. Titine est à la réparation, nous essayons de nous abriter du soleil, de manger un peu et nous faisons le tour du petit marché pour distribuer nos bonbons aux enfants.
Une petite vendeuse ne cesse de m’appeler « vazaha ! », mais elle ne parle pas français, difficile d’aller plus loin…
Ca s’éternise (le pot doit être soudé), assez pour que l’on voit plusieurs flots de passagers descendre de leur taxi brousse pour faire halte.
Ankarana ouest.
Il faut faire un peu de route pour atteindre l'entrée du parc. Rivo notre chauffeur va trop vite, le terrain est très poussiéreux, il ne voit pas la pierre qui va casser le carter.
Notre chauffeur de 4x4 vient nous récupérer, après avoir siphonné au passage un peu de gasoil à notre petite Peugeot…Déjà 1 heure de perdue, le guide nous prévient qu’il faudra éliminer une grotte de notre circuit. Bon.....
Le 4x4 arrive et nous dépose au parc. Nous commençons notre visite par la grotte des potamochères, halte fraiche sous ce soleil de plomb. Le chauffeur rappelle notre guide ; à peine 15 min sur place et nous devons déjà repartir ! Son client « officiel » a déjà décidé de repartir. Nous fulminons notre colère en rejoignant le véhicule.
Et pourtant la galère ne fait que commencer…
Sur le chemin du retour, le chauffeur ne passe pas assez rapidement sur un petit pont de bois précaire, une roue s’embourbe. Nous sommes trop loin du village pour nous y rendre à pied. Je le maudis. Ce mec est vraiment un champion.
Les hommes tentent en vain de dégager le 4x4. Un des hommes part en vélo jusqu’au village pour prévenir Rivo notre chauffeur.
Quelques temps après nous le voyons revenir, tel un sauveur, avec plusieurs hommes dans un tracteur.
Après plusieurs tentatives infructueuses, le 4x4 est dégagé.
Bilan : 2h de perdues.
Toutefois nous avons encore le temps d’admirer le coucher de soleil sur la plaine.
On cherchait l’aventure, on l'a trouvée !
Notre vieille voiture a connu des jours meilleurs...
Madagascar, octobre 2017
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