Safari signifie « long voyage » en swahili, et safara, « il a voyagé » en arabe.
Si le terme peut donc s’apparenter à toute longue aventure en contrées étrangères,
il entraine beaucoup plus dans son sillage sémantique et dans l’imaginaire collectif.
Influencé par la mode (Yves Saint Laurent), le cinéma (Out of Africa) et certains destins exceptionnels liés aux terres africaines (Karen Blixen, Ernest Hemingway,…), l’imaginaire du voyageur, vêtu de sa saharienne et armé de ses jumelles, se met à la recherche à la fois des fameux Big Five, et de l’esthétique de ce style de vie.
Définis par Ernest Hemingway dans son roman Les Neiges du Kilimandjaro, les Big five sont le lion, le léopard, l’éléphant, le rhinocéros et le buffle.
Ce n’est pas un scoop; les plus difficiles à observer sont les félins. Pour multiplier ses chances, mieux vaut privilégier les sorties très tôt le matin, et emporter des jumelles (à moins que votre appareil soit doté d’un zoom très performant).
Les différents types de safaris
En véhicule minibus, ou 4x4 avec toits ouvrants
Le plus couramment proposé. Certains circuits proposent un supplément pour l’option 4x4, qui sont tout de même beaucoup plus appréciables. Faire un safari en bus est pour moi un non-sens. Autant aller au zoo….
En véhicule privatif ou partagé
Un petit luxe. Mais vous le valez bien.
A pied, en compagnie d’un guide
Permet une observation au plus près de la nature. Bien sûr pour des raisons de sécurité cela n’est pas possible dans tous les parcs. Mais suivre les pas d’un guide masaï au Masaï Mara (Kenya) ça claque!
En canoë ou petit bateau
Dans les parcs où existe un fleuve. Intéressant pour observer les hippopotames, crocodiles et autres animaux venus s’abreuver.
De nuit
Les safaris de nuit permettent d’observer plus facilement certaines espèces comme les léopards, hyènes, lions, mais également de nombreux animaux nocturnes comme les genettes, civettes, servals, galagos, hiboux.
En avion
Une expérience exceptionnelle, qui bien sûr à un prix. Vue indétrônable sur les plaines, la brousse et les troupeaux d’animaux.
Différents types d’avion : de 4 à 9 passagers. Attention si votre parcours dépasse des frontières, vous devrez avoir les visas adéquats sur votre passeport.
NOTE – Extrait de Out of Africa, lorsque Karen et Dennis survolent le Kenya en avion.
En montgolfière
La vitesse lente de l’engin permet de ne rien louper de ce qui se passe en dessous et de prendre des photos en toute quiétude.
Vue imprenable sur les couleurs de la savane au lever du soleil, et sur les troupeaux galopants.
Où faire un safari : les pays et leurs particularités
Afrique du Sud : des parcs très bien organisés
- Le parc Kruger (19 485 km²) : le parc le plus important du pays avec près de 20 000 ha. Il est possible de le traverser avec une voiture de location (impossible au Kenya).
- Hluhluwe Reserve (960 km²) : possibilité de safari de nuit ou en bateau.
- Addo park (1640 km²) : plus axé éléphants même s’il héberge (en quantité plus limité) les Big Five. Ses dimensions plus réduites permettent une proximité plus facile avec les animaux
Voir aussi Les parcs sud-africains
Botswana : un relief exceptionnel. Une autre expérience.
- Le Delta* de l’Okavango (18 000 km2) : C’est aussi le royaume des Big Five, et plus largement de toute la faune africaine. De plus, sa zone aquatique en fait un lieu de prédilection pour l’observation des oiseaux. En somme c’est l’arche de Noé. Comme on peut s’y attendre, les safaris y sont onéreux.
*un delta est un fleuve qui s’écarte et forme des îlots
- Parc national de Chobé (11 700 km²) : sa situation, proche des chutes Victoria, permet de combiner les deux. Big five, hippopotames, grande variété d’antilopes, de nombreux oiseaux aquatiques, mais surtout des éléphants : 40 000 !
- Désert du Kalahari : plus large et plus grand que la France, il s’étend sur trois pays : la Namibie, l’Afrique du Sud et le Botswana. Ses réserves privées permettent de faire des safaris dans l’une des terres ancestrales des bushmen. Bienvenue au pays du drolatique Les dieux sont tombés sur la tête (1980).
Ici l’attraction ce ne sont pas que les animaux. Le paysage aride si particulier de ce désert est d’une beauté à couper le souffle.
Notamment la Sketelon Coast : épaves de bateaux semi enterrées dans le sable, squelettes d’animaux. Un décor qui pourrait laisser penser qu’aucune forme de vie ne pourrait y survivre, et pourtant on y croise girafes, lions, zèbres, rhinocéros et hyènes.
Quand le désert avance…
Kenya : une concentration d’animaux plus grandes, mais des tarifs plus élevés
- Le Masaï Mara (1510 km2) : prolongement naturel du parc Serengeti en Tanzanie, il est le théâtre deux fois par an, avec ce dernier, de la migration des gnous, des zèbres, des gazelles et autres animaux, lors de leur franchissement de la rivière Mara, durant la saison des pluies. Ce spectacle est impressionnant par sa concentration d’animaux (les troupeaux peuvent dépasser les 10 000 têtes) et par l'intense activité des prédateurs.
- Amboseli (392 km2) : situé dans le territoire Masaï. Le gros avantage de ce parc est sa vue sur le Mont Kilimandjaro (qui se trouve en Tanzanie). C'est ici qu'Ernest Hemingway écrivit Les Neiges du Kilimanjaro et Joseph Kessel Le Lion. Avoir sur ses photos de vacances à la fois les animaux et l’une des plus emblématiques montagnes d’Afrique : ++++++
- La région des lacs : si vous êtes fans des oiseaux, notamment des flamands roses. Réserves ornithologiques d’exception. Le lac Nakuru est le lac le plus facile d’accès.
- Parc National Tsavo (13 747 km²) : le plus vaste des parcs kenyans, reconnaissable par sa terre rouge.
Malawi : des safaris confidentiels loin de la foule touristique
(mais plus près du Prince Harry !)
- La Majete Wildlife Reserve (70 000 ha) : Big Five, peu de touristes, et un grand nombre d'hippopotames et de crocodiles.
- Le parc national de Liwonde (548 km²) : petit mais propose des safaris en jeep aussi bien qu’en voiture ordinaire, en canoë, et… à pied ! ce qui permet, en respectant les conditions de sécurité, d’observer au plus près des animaux au plus près.
Le malawi est un pays cher au cœur du prince Harry, et avec qui il travaille pour protéger la population d’éléphants.
« Il faut qu'il y ait un équilibre entre le nombre d'animaux et l'habitat disponible, tout comme la nature l'a voulu. Dans ce cas, African Parks, en partenariat avec le gouvernement malawite, a rétabli une zone de sécurité pour les éléphants. » a-t-il déclaré.
Namibie : safari de luxe
- Parc national d'Etosha (20 000 km2) : immense. Son marais salant est si grand qu’il peut être aperçu de l’espace. A privilégier en hiver car le climat est doux et la faune se concentre sur les points d’eau. La Namibie est un des rares pays où les animaux errent toujours librement sans restriction dûe à l’influence humaine.
L’ocre des dunes namibiennes rencontrent l’azur de la mer.
Photo de Thomas Pesquet
Ouganda, terre des grands primates
- Le parc national de Kibale (776 km2) abrite plusieurs familles de chimpanzés, mais aussi 375 espèces d’oiseaux, et autres primates. Le parc propose de suivre une famille de chimpanzés en liberté, du lever du jour jusqu’au coucher du soleil. Ici pas de Big Five donc, mais il est possible d’y combiner un safari en Tanzanie ou au Kenya.
- Bwindi National Park (331 km2) : abrite une importante colonie de gorilles de montagne.
- Queen Elizabeth National Park (1978 km2) : des milliers d’hippopotames, 600 espèces d’oiseaux, des éléphants, phacochères, hyènes, lions, buffles, crocodiles. Des grottes abritant des chauves souris et des pythons. Je m’arrête la ?!
- Lake Mburo National Park (370 km2) : zèbres, buffles, impalas, élans, hyènes, chacals, léopards, hippopotames, crocodiles.
Sri Lanka : le pays des éléphants...et des léopards
- Udawalawe (30 821 ha) : éléphants, aigles, toucans, buffles, des paons, oiseaux, cigognes, crocodiles, varans, caméléons.
- Yala (978 km2) : l’emblème du parc est le léopard, car celui-ci en abrite l’une des plus grandes densités du monde. Mais aussi, éléphants, buffles, crocodiles, cobras.
Tanzanie
- Parc Serengeti (14 750 km²) : le second parc animalier d'Afrique. La continuité du Masaï Mara kenyan, mais plus vaste. Réfugiés au Kenya pendant la saison sèche, des millions de gnous, zèbres et gazelles y reviennent avec la pluie.
- L'aire de conservation du Ngorongoro (8 292 km²) est connue pour abriter un des plus vastes cratères effondrés (caldeira) du monde : vingt kilomètres de diamètre ! avec à 1500 m d’altitude un lac en son milieu, où vont s’abreuver les animaux. C’est le MUST car la concentration d’animaux y est très importante. Un véritable jardin d’Eden.
- Parc national d’Arusha (137 km2) : dominé par le mont Neru, on peut y voir le Kilimandjaro. Il se visite généralement avec les autres parcs car situé dans le même secteur.
- Lac Manyara (230 km²) : flamants roses, hippopotames, reptiles, et beaucoup d’oiseaux, comme tout lac d’Afrique.
Selous Game Reserve (54 600 km²) : la plus grande réserve du monde, mais peu proposée car excentrée. Une grande partie de son territoire est réservée à la chasse. Des taxes très onéreuses sont mises en place par le gouvernement du pays : de 5000 à 10000 € par animal tué.
Zambie, canoë sur le fleuve Zambèze et parcs peu fréquentés
L'occasion de mêlanger safari et découverte d'une des merveilles du monde : les chutes Victoria
- Le parc national du Lower Zambezi (4 092 km²) : safaris en 4x4, en bateau ou canoë sur le fleuve Zambeze, ou à pied. Partir d’avril à octobre. Buffles, koudous, zèbres, impalas, phacochères, lions, léopards, mais surtout éléphants, hippopotames et crocodiles, en peu de fréquentation = l’impression que le parc est à vous seul !
- Le parc national de South Luangwa (9 050 km²): le safari à pied par excellence. Ici pas de rhinocéros et de guépard, mais des espèces endémiques comme la girafe de Thornicroft et le zèbre de Zambie.
- Le Kafue National Park (22 400 km²): complémentaire car possédant des espèces absentes des autres parcs : antilopes rares, lycaons et surtout guépards. De juillet à octobre.
Les différents types d’hébergements
En lodge
Construction en dur en bois, située directement dans une réserve ou à sa bordure. L’hébergement le plus classique. Tout le confort d’une chambre d’hôtel classique mais des logements indépendants les uns des autres.
Campement ou Camp
Quand on évoque le "campement", on peut s’imaginer seul en pleine brousse à écouter apeuré les bruits de la savane au fin fond de sa tente Quechua...
Ce n’est pas du tout ca, mais alors, pas du tout ! Le campement est plus près du camping de luxe que d’un simple bivouac. Vous serez logés dans une grande tente en toile sur un sol en dur. Ce mode d’hébergement sied plutôt à un couple (ou en individuel, en mode « Hemingway » lol) et est tout confort. Plus authentiques et plus chers que les lodges. Il n’en existe généralement pas près de lacs, à cause des reptiles.
Les arbre-hôtels
Vue imprenable sur la savane. Le plus célèbre est le Treetops au Kenya car c'est là où la princesse Élisabeth apprit en 1952 la mort de son père le roi George VI, et devint officiellement reine.
Il en existe également en Tanzanie et en Zambie.
Hôtels traditionnels
Traditionnel ne veut pas forcement dire classique !
Le Giraffe Manor à Nairobi : feeding the giraffe
Ce manoir se veut un véritable sanctuaire pour les girafes dites de « Rothschild », dont il gère la reproduction afin de les réintroduire dans la nature. Tout est adapté pour que les clients puissent nourrir les girafes au petit déjeuner, diner et de la fenêtre de leur chambre (du 2eme étage).
Les 6 chambres, réservables pour la nuit ou dans le cadre d'un safari, ont déjà accueilli Mick Jagger, Brooke Shields, Richard Chamberlain, Richard Branson , Ewan McGregor et de plus en plus d’instagrammers…
Le cadre exceptionnel de ce sanctuaire forestier et cette proximité avec les animaux en fond un lieu particulièrement original.
Exemple de tarifs : pour un couple il vous en coûtera 467 € par pers et par nuit, et 1698 € pour une famille de 4, par nuit.
L’équipement
Les vêtements à emporter
Vêtements légers en coton, de couleur blanc, kaki ou beige
Casquette ou chapeau
Chaussures de marche de type randonnée, ou Palladium (avec leur petit look aventurier du désert elles sont parfaites)
Pharmacie personnelle (en cas de maux de tête, de ventre, pansements, etc.)
Le matériel :
Un appareil photo réactif : c’est la que le temps de latence compte. Entrainez-vous à utiliser le mode rafale avant de partir si vous n’y êtes pas familier. De très bons appareils hybrides font dorénavant concurrence aux plus lourds et moins discrets Reflex, auxquelles vous pouvez rajouter un objectif (attention toutefois à la compatibilité du boitier selon le modèle et la marque).
L’objectif : j’ai apporté un 18/55 mm qui n’a pas suffi pour prendre un lion qui était très éloigné. La focale est trop courte. Je vous conseille d’en prendre un d’au moins 18-200mm ou, ou encore de compléter le votre avec un zoom de 55-300 mm.
Astuce
Si vous ne souhaitez pas investir dans un objectif trop couteux mais souhaitez être correctement équipé pour le safari, il est possible de louer un zoom avec assurance à Objection-location assurance incluse. Il faut juste être vigilant sur la date d’expédition et de retour de votre objectif.
Apporter des sacs étanches pour protéger vos appareils peut s’avérer très utile si le parc que vous avez prévu de visiter est poussiéreux (je pense notamment au parc à Tsavo au Kenya).
Les mythes fondateurs du safari
Lorsque nous envisageons de partir en safari, des noms, des personnages, des films nous reviennent en tête, car ancrés dans l’imaginaire collectif de la vie de savane.
Revenons sur les destins incroyables de trois amoureux de l’Afrique.
Karen Blixen, la fermière aristocrate
La vie de la baronne Blixen est fascinante car loin de ce qu’aurait du être son destin. Elle menat sa vie avec une force incroyable, manches retroussées, chevillée à ses passions, pour, d’abord l’Afrique, puis pour un homme, Denys Finch Hatton, guide de safari, aventurier et grand amoureux des paysages africains.
1909. Elle se prend de passion pour son cousin germain, qui malheureusement n’est pas partagée. Quelques années plus tard, elle se marie au frère jumeau de celui-ci et ils partent pour l’Afrique, gérer une ferme au Kenya dans laquelle la famille de Karen a investi. Une nouvelle vie commence et cette géante danoise débarque à Mombassa, dans un pays aux antipodes de son pays natal.
« Quand je songe à ma vie passée en Afrique, il me semble qu'on pourrait la décrire comme une vie humaine, la vie d'un être qui a quitté un monde assourdissant et inquiet pour une terre paisible. »
Ca commence mal : son mari se révèle être un partenaire déplorable puisque non seulement il gère très mal le domaine, mais de plus, il lui transmet la syphilis suite à ses fréquentes liaisons extra conjugales.
Ses essais de nouvelles cultures ne sont que sources de déconvenues, et le café pousse mal. Mais la baronne est une femme forte, elle a choisi sa vie et la veut ici.
Elle rencontre Denys, mais là encore le destin la met à mal car quelques temps après l’avoir quittée, il meurt dans un accident d’avion.
Karen Blixen et Denys Finch Hatton.
Elle essaie tant bien que mal de faire fructifier sa ferme, mais sa famille décide finalement de fermer ce gouffre financier. Le domaine est vendu. Karen doit alors, la mort dans l’âme, repartir en Europe et quitter cette terre qu’elle aime tant et où l’amour de sa vie est enterré.
Elle écrira quelques années plus tard La ferme africaine qui nous vaudra le film aux sept oscars « Out of Africa ». Récit d’une femme qui a su profondément aimer, vivre et combattre malgré les difficultés.
« Un vaste univers de poésie s'est ouvert à moi et m'a laissée pénétrer en lui ici, et je lui ai donné mon cœur.
J'ai plongé mon regard dans celui des lions et j'ai dormi sous la Croix du Sud, j'ai vu les grandes plaines être la proie des flammes, et alors qu'y poussait une herbe verte et tendre après la pluie, j'ai été l'amie de Somali, de Kikuyu et de Maasaï, et j'ai survolé les Ngong Hills : J’ai cueilli la plus belle rose de la vie ».
Extrait :
" Après que j'eus quitté l'Afrique, une lettre de Gustav Mohr m'apporta des nouvelles de la tombe : il s'y passait des faits singuliers.
Les Masaïs, m'écrivait Mohr, ont signalé au chef du district qu'ils avaient à plusieurs reprises aperçu des lions au lever et au coucher du soleil sur la tombe de Finch Hatton.
"C'est un lion et une lionne qui restent parfois longtemps couchés sur la tombe.
"Quelques Indiens, conducteurs de camions, qui se rendaient à Kajado, ont également vu les lions. Depuis votre départ, le terrain a été aplani autour de la tombe, c'est devenu une sorte de terrasse. Sans doute les lions aiment-ils venir, de là, surveiller le bétail et le gibier dans la plaine.
Il me paraît normal que les lions soient venus sur la tombe de Denys et qu'ils aient ainsi composé pour sa gloire un monument africain. »
Ernest Hemingway, l’éternel amoureux de l’Afrique
Hemingway c’est la littérature, l’alcool, les femmes… et l’Afrique. L’écrivain, grand voyageur devant l’éternel, s’est pris de passion pour la nature sauvage africaine. Nous devons au Kenya deux des œuvres de l’écrivain : Les Vertes collines d’Afrique et Les Neiges du Kilimandjaro, inspirées par son premier séjour au Kenya, en 1933. Parti initialement pour surmonter le choc du suicide de son père, il écrira, suite à son safari :
« J’aime l’Afrique et je m’y sens comme dans ma seconde patrie et chaque fois qu’un homme éprouve cela pour un lieu autre que celui où il est né, cela signifie que c’est là qu’il doit aller. »
« Tout ce que je désirais maintenant, c’était de retourner en Afrique. Nous ne l’avions pas quittée, encore, mais quand je m’éveillais, la nuit, je restais allongé, à l’écoute, la regrettant déjà. »
Lors d’un second séjour, il survit à deux accidents d’avion, dont les suites lui laisseront des douleurs et une mauvaise santé jusqu’à la fin de sa vie.
En 1954, le magazine Look lui demande d’écrire un article sur le safari.
Les deux écrivains ne se sont jamais rencontrés, mais se sont retrouvés en compétition pour le prix Nobel de Littérature en 1954, qu’Hemingway remportât. Karen lui portait une grande admiration, et lui écrivit dans une lettre :
« I have sometimes imagined what it would have been like to be on safari with you on the plains of Africa ».
David Leslie William Sheldrick, un gardien de la vie sauvage
Son nom est indissociable du parc Tsavo (Est) dont il fut le directeur fondateur. Il transformât ce vaste secteur alors inexploré en l’un des plus grands parcs africains, en y réalisant notamment des milliers de kilomètres de réseau routier (routes touristiques, administratives et pistes anti-braconnage), y postant des rangers en patrouille pour combattre les braconniers armés. Ce naturaliste n’a jamais cessé d’étudier la vie sauvage, en particulier les éléphants, dans un désir de conservation et de protection. Il a sauvé et élevé des éléphants, rhinocéros et antilopes orphelins.
Son souhait était de :
« créer un véritable sanctuaire sauvage - pas un ranch de gibier glorifié, pas un zoo, pas une expérience scientifique ou un terrain de jeu, mais un endroit où la nature sauvage pourrait simplement être. Au centre de ses efforts, il y avait la croyance que la faune et la flore sauvages ne devaient pas être gardées simplement pour elles-mêmes, mais elles constituaient une bonne source pour notre rafraîchissement spirituel - le vôtre et le mien et celui des générations futures. »
Affecté à l’unité de planification de toutes les zones de vie sauvage du Kenya à Nairobi, il doit laisser le gouvernement gérer Tsavo. Mais la braconnerie reprend de plus belle pour atteindre des sommets jamais égalés. Sheldrick ne peut alors tourner le dos à sa terre :
Tu peux couper un vieil arbre, mais tu ne peux pas le transplanter.
Malheureusement il meurt peu après d’une crise cardiaque à l’âge de 57 ans. Sa femme Daphne, crée la David Sheldrick Wildlife Trust en sa mémoire, qui continue de recueillir, soigner et élever les bébés éléphants et rhino afin de les préparer a un retour à la nature.
Quelques associations
A l’heure où les considérations environnementales prennent de plus en plus de place (enfin !) dans nos vies quotidiennes, et où la condition animale change (un animal domestique n’est plus considéré comme un meuble en France, hourra !), des hommes et des femmes continuent eux de lutter pour la conservation de la faune.
Partir en safari ce n’est pas seulement l’occasion de se constituer un bel album photo, c’est aussi prendre conscience des problématiques des parcs, de la cruauté envers les animaux sauvages qui entrainent parfois la disparition de leur espèce. Le braconnage n’est pas un scoop. En revanche il peut se passer sur un territoire, qui dorénavant pour nous n’est plus aussi loin qu’avant…
Quelques associations se font les gardiennes de la faune africaine sauvage. En voici quelques unes qui me touchent et que je suit sur les réseaux sociaux :
The David Sheldrick Wildlife Trust
Kenya
L’association se concentre sur les bébés éléphants et rhinocéros, orphelins ou blessés suite à des actes de braconnage (pour leur ivoire et leur corne) ou à la perte d'habitat due aux pressions de la population et aux conflits, à la déforestation et à la sécheresse.
Les orphelins sont soignés, élevés et réintroduits dans la vie sauvage.
Les conflits humains, le braconnage et la perte d'habitat ont entraîné la perte de près de 90% des lions au cours des deux dernières décennies.
Le Samburu Lion Project protège les lions au nord du Kenya, dans une logique de conservation de l’espèce. Elle collabore pour ce faire avec les communautés masaïs et samburu, dont la présence du félin menace les troupeaux.
« Nous travaillons à faire progresser la compréhension des conflits humains-faune et à développer des solutions durables dans toute la région. »