Entre la Tour, le musée des derviches tourneurs, le mythique Pera Palace, et la meilleure pâtisserie de baklava du pays, le quartier de Galata, un des plus anciens de la ville, mérite au moins une matinée.
La Tour de Galata,
7 siècles d’observation de la Corne d’or
Avoir une vue d’ensemble sur la ville est la meilleure entrée en matière avant de commencer les visites. Même s’il est difficile de ne pas se ruer, tel Mehmet II, à Sainte Sophie, je vous conseille de commencer votre visite par la tour médiévale de Galata, ancienne tour d’observation astrologique et prison ottomane, pour profiter de la vue panoramique sur la ville et voir la séparation des deux continents sur le Bosphore. En effet, construite par des marchands génois il y a 7 siècles, elle surplombe la Corne d’or.
Voyez plutôt ici ce que cela donne...
Pas d’inquiétude, il y a un ascenseur !
Expérimenter le Flyride Tour Simulation en 4D au 2ème étage de la tour est idéal pour avoir une première vision des monuments principaux et teaser le week end !
Pour les purs et durs, il est également possible de faire un véritable tour d’hélicoptère. La prestation commence à partir de 124 €, ce qui est plutôt bon marché lorsque l’on connait le tarif habituel. De plus, le prix diffère selon votre placement, ce qui est assez réglo, car cela ne se fait pas partout (à La Réunion ou à New York vous payez le même prix que vous soyez au milieu ou assis à côté du pilote, alors que la vision n’est pas la même. Rageant).
Hezârfen Ahmed Çelebi, la légende du super héros ottoman
1632.
Ahmed Çelebi, un courtisan du sultan Murat VI, aurait réussi à atteindre la rive asiatique depuis la tour Galata, au moyen d’ailes confectionnée par lui-même (vraisemblablement selon les dessins de Leonard De Vinci), fait improbable pour l’époque. La population le rebaptise alors Hezârfen soit « l’homme aux mille sciences ». Mais le sultan, et surtout ses conseillers, voient d’un mauvais œil cet homme capable d’un tel exploit. Hezârfen est exilé en Algérie. Il meurt à l’âge de 31 ans. Les temps étaient durs pour les génies.
Hezârfen représenté dans la série Muhtesem Yuzil Kosem.
Le quartier regorge de petites boutiques sympathiques bien que touristiques.
Avec ses allures de petit Montmartre et sa tour, le quartier est un repère d’instagrammeuses.
Le meilleur moment pour y aller. Jamais pendant un week end, au risque de perdre votre temps à faire la queue pendant des heures (même hors saison) alors que c’est tout à fait évitable. Allez y idéalement vers 9h/10h et en semaine.
Budget. 7.40€ (35 TRY) pour la tour + le fly ride
#GalataKulesi
Le Musée des derviches tourneurs
Galata Mevlevi Museum
Les derviches, issus du courant musulman soufi, sont une figure symbolique de la Turquie. Vous trouverez ce petit « couvent » en remontant les ruelles de Galata. Il comporte une partie musée, dont on fait vite le tour, mais qui n’en est pas moins intéressant, et paisible. Le lieu propose des spectacles de derviches tourneurs certains jours de la semaine. Toutefois certaines représentations pouvant être annulées, surtout hors saison, informez-vous dès votre arrivée pour ne pas louper le show.
Si vous ne souhaitez pas en savoir plus sur le soufisme, ne cliquez pas ici !
Le meilleur moment pour y aller. Ouvert de 9 à 16h30. Vous n’y croiserez pas grand monde à part les soirs de représentations. Pensez tout de même à réserver à l’avance.
Budget. 2€ (10 TRY) inclus dans la carte Museum Pass. Show : de 10 à 17€ (dépend du nombre de personnes. Non inclus dans le Museum pass)
Il est également possible d’assister à un show de derviches tourneurs au centre Hodjapasha situé dans le quartier Fatih à côté de Sutanahmet : le show dure 1 heure et coûte 18€ (85 TL) tous les mardi, jeudi, samedi et dimanche à 19h.
Un semâ au centre Hodjapasha.
#GalataMevleviMuseum
Le Pera Palace
« L’ultime murmure de l’Occident sur la voie de l’Orient »
Quartier de Beyoğlu (Pera)
S’il existe pléthores d’hôtels de luxe à travers le monde, peu ont l’aura légendaire du Pera Palace. Ici, le luxe mêlé d’Art Nouveau et d’orientalisme se conjugue aux intrigues de l’Histoire pour y créer une atmosphere unique. Un lieu où l’on imagine aisément se croiser les voyageurs euphoriques descendant de l’Orient Express (l’hôtel a été construit pour eux), bardés de malles lourdes et encombrantes, y résonner encore les éclats de voix des belles à champagne, les agents doubles observer discrètement les entrées derrière leur journal (un écriteau leur enjoignait de laisser les places assises aux véritables clients de l'hôtel!), Hemingway siroter au bar (son activité préférée), Ataturk toiser la clientèle de son œil vif et menaçant, Agatha Christie terrée dans sa chambre, incognito, taper sur sa machine, Greta Garbo descendre les escaliers, majestueuse.
Octobre 1883.
Premier départ de l’Orient Express, depuis la gare de l’Est. Ce train, dont le prix du trajet equivalent à 3 mois de salaire ouvrier, permet enfin aux voyageurs fortunés de bénéficier d’un certain confort pendant leur trajet (grâce à un nouveau système permettant la stabilité des meubles à bord), et surtout de dormir, grâce à l’invention des couchettes à bord. Il devient The place to be et accueille des maharadjas, des amoureux en fuite, des agents secrets.. Une vraie machine à fantasme.
Il y a de longues années de cela, quand je me rendais à Paris ou sur la Côte d'Azur, j'étais toujours fascinée en apercevant l'Orient-Express à Calais et je me rêvais en passagère de ce train. Depuis lors il est devenu un vieil ami, mais le frisson n'a jamais complètement disparu. Je voyage à son bord ! ca y est ! Je suis bien à l’intérieur de l’un de ces wagons bleus où il est simplement mentionné « CALAIS- ISTANBUL.
Agatha Christie.
La Compagnie des wagons-lits construit alors un palace équipé du confort moderne (salles de bain, douches, radiateurs, éclairage électrique) afin d’accueillir ses nouveaux voyageurs européens. Ce sera le Pera Palace.
Le Pera Palace en 1920.
Difficile de ne pas laisser son imaginaire s’emballer dans ce quartier général des voyageurs fortunés, premier hôtel de la ville à avoir l’electricité et un ascenseur, toujours empruntable sur demande.
5 étoiles au compteur, marbre blanc de Carrare et lustres en verre de Murano, vue spectaculaire sur la Corne d'Or, piscine intérieure, un spa, boiseries, lustres, marbres et velours.
Hôtel historique, au même rang que le Sacher de Vienne, le Ritz, le Negresco de Nice ou l'Hôtel Astoria de Bruxelles, il a accueilli lui aussi les grands de ce monde; têtes couronnées, présidents, artistes, espions, et romanciers, qu’il a inspiré.
Le roi Edouard VIII, la reine Elizabeth II, l'empereur François-Joseph, Jacqueline Kennedy Onassis, Mata Hari, Greta Garbo (chambre 103), Sarah Bernhardt (chambre 304), Joséphine Baker, Ernest Hemingway (mais où n’est-il pas allé ?!), Léon Trotski, Haïlé Sélassié, Isadora Duncan, Alfred Hitchcock, Pierre Loti le grand amoureux de la ville (chambre 102), Valéry Giscard d'Estaing (ok ca en jette moins), ou encore, plus récemment, Luc Besson.
Il a été présumé qu’Agatha Christie y avait écrit son succès mondial Le Crime de l'Orient-Express, inspirée par le blocage réel du train dans la neige pendant 6 jours en Turquie, où l’histoire se passe en partie. S’il elle vrai qu’elle a séjourné plusieurs fois au palace à la même période, le best seller a en fait été écrit en Irak, où elle jouait les archéologues aventurières avec son amoureux.
En 1926, la romancière disparaît mystérieusement pendant 11 jours, suite à la perte de sa mère et à la découverte des infidélités de son mari. On imagine un accident, organise des battues, mais pas de corps. Elle se cache, se déguise, change de nom, tout le monde la cherche, l’affaire est hautement médiatique.
L’extravagante romancière adorait se déguiser.
Toujours aussi mystérieuse, elle écrira dans ses mémoires que le secret de cette disparition se trouve dans la chambre 411 du Pera Palace, depuis dédiée à la romancière.
Le mystère de la chambre jaune 411.
Le Palace a même accueilli en 2014 la « Black Week », semaine de l’intrigue policière et du roman noir, à l’occasion des 125 ans d’Agatha Christie.
La chambre 101 qu'a occupée Mustafa Kemal Atatürk, premier président de la république turque, a été transformée en petit musée, visitable de 10 à 11h ou 15h à 16h. Petit créneau mais bonne excuse pour venir visiter le lieu, et finir au salon de thé de l’hôtel.
Budget. Si les suites comme celle d’Ernest Hemingway ou de Pierre Loti culminent à 240 € la nuit, d’autres chambres sont plus accessibles puisque les tarifs commencent à 126 €. A deux, cela fait 88€ la nuit dans un hôtel mythique au décor exceptionnel. Cela reste encore accessible.
Où ? A 5 minutes à pied de la station de métro Şişhane
#PeraPalasOteli
Karakoy Gulluoglu, les meilleurs baklavas d’Istanbul
Les pâtisseries turques sont partout : dans les salons de thés, les magasins, au Grand Bazar, mais pour optimiser l’expérience et croquer une pâte tendrement assouplie par le miel, sentir craquer les amandes et pistaches sous la dent, c’est ici que ca se passe.
La maison, ouverte en 1800, propose toutes sortes de baklavas, fraîchement cuisinés: traditionnels, à double pistache, fourrés avec de la crème caillée, au chocolat, ou encore à base de Stévia pour les diabétiques.
Où ? Rıhtım Cad. Katlı Otopark Altı No: 3-4 Karaköy, 34425 Beyoğlu
Combien ? 2 baklavas: 1,30€ / 1 boite : 7€
Info. www.karakoygulluoglu
La maison livre en Europe
