Petite sélection d’œuvres littéraires, filmographiques et musicales, pour mieux appréhender le pays.
En mots
Un monde d’étrangers – Nadine Gordimer
Cette femme qui a combattu l'Apartheid, a reçu le prix Nobel de littérature en 1991. Son témoignage lors d'un procès en 1986, a contribué à sauver la vie de 22 membres de l'ANC (le Congrès national africain, parti de Mandela), tous accusés de trahison.
Un monde d’étrangers, interdit par le gouvernement lors de sa sortie, raconte l’amitié impossible entre deux jeunes sud-africains, l’un anglais, l’autre noir.
Le siècle nouveau ne sera pas nouveau du tout si nous nous contentons de faire la charité, ce palliatif qui apaise la conscience et qui maintient en place bien sagement le même vieux système de nantis et de démunis.
Un long chemin vers la liberté – Nelson Mandela
Le grand homme se raconte dans ces mémoires commencées à Robben Island. Sa famille, sa tribu, son combat, la prison, jusqu'à sa libération.
Même aux pires moments de la prison, quand mes camarades et moi étions à bout, j'ai toujours aperçu une lueur d'humanité chez un des gardiens, pendant une seconde peut être, mais cela suffisait à me rassurer et à me permettre de continuer.
La bonté de l'homme est une flamme qu'on peut cacher mais qu'on ne peut jamais éteindre.
Au cœur de ce pays ou Disgrâce – JM Coetzee
Prix Nobel de littérature en 2003.
Les auteurs sud-africains ont tous été profondément marqués par l’Apartheid. Coetzee n’est pas en reste, mais si son œuvre est une peinture de la société sud-africaine, ses critiques ne la visent pas directement, car l’écrivain n’a pas souhaité politiser ses écrits, mais plutôt leur conférer un caractère universel.
A la trace – Deon Meyer
On change ici de registre pour rentrer dans la fiction policière. Mais on reste sur le même terrain : l'Afrique du Sud, théâtre d’un trafic de rhinocéros sur fond de terrorisme international. Idéal pour se familiariser avec les noms des provinces et se projeter dans une réserve.
L’Afrique du Sud à l’écran
Les films à voir ou à revoir avant de partir
Goodbye Bafana (2007)
de Bille August, avec Joseph Fiennes, Dennis Haysbert, Diane Kruger
Le film s'attache à traiter du rapport particulier qui unissait Mandela et son gardien de prison. En 25 ans, ce dernier a eu le temps de changer peu à peu de regard sur le prisonnier... Le film dépeint le contexte politique de l’époque, mais surtout l’intelligence et la force d'esprit de Mandela, qui réussit à transformer le mépris de son geôlier en respect.
Alors que les mentalités du monde évoluent, les prisonniers de Robben Island, les gardiens et leurs familles, vivent eux en autarcie sur cette petite ile isolée au large du Cap.
Intelligente mise en parallèle de l’ambition et des angoisses de la femme du geôlier, pètries – et empétrées – dans ses certitudes, avec le changement de regard de son mari.
La sortie de prison de Mandela.
11 février 1990
In My Country (2004)
de John Boorman, avec Samuel L. Jackson et Juliette Binoche
Relate l’épisode de la « Commission de la vérité et de la réconciliation » et les tensions entre blancs et noirs durant cette période, à travers le regard d’une femme blanche (Juliette Binoche) et d’un homme noir (Samuel L. Jackson).
Un traitement non manichéen d’un sujet ultra sensible.
Invictus (2009)
de Clint Eastwood, avec Morgan Freeman et Matt Damon
Mandela préside le pays depuis seulement un an. Il doit réconcilier les communautés dans un pays où l’esprit de vindicte et le ressentiment gouvernent les cœurs.
Contre l’avis de ses conseillers, il s’allie au capitaine des Sprinboks, l’équipe représentant les sud-africains blancs, pour envoyer un message fort et démontrer qu'une union est possible entre les communautés, autour de la nation.
L’équipe pourtant médiocre des Sprinboks remporte la coupe du monde, cœurs blancs et noirs vibrent alors de la même fierté nationale. Mandela remet au capitaine, Francois Pienaar, le poème Invictus de William Ernest Henley, où il est notamment dit :
I'm the master of my fate, I'm the captain of my soul
(« Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme. »)
L'Ultime Attaque (Zulu dawn) (1979)
de Douglas Hickox avec Burt Lancaster et Peter O'Toole
Le film retrace la lutte opposant les colons anglais et les guerriers zulu à la bataille d'Isandhlwana. Unique défaite des britanniques cotre les tribus natives sudafricaines.
Skin (2008)
d'Anthony Fabian avec Sophie Okonedo, Sam Neill et Alice Krige
La vie de Sandra Laing, enfant métisse née dans une famille afrikaner durant l'apartheid. Changeant à 3 reprises de "couleur", elle est devenue un des symboles des aberrations de ce système inique.
L’Afrique du Sud en musique
Baxabene Oxamu – Miriam Makeba
... et Kwazulu (In The Land of The Zulus)
Nkosi Sikelel'i Afrika Shosholoza («Dieu bénisse l’Afrique») – Ladysmith Black Mambazo
I Jwanasibeki – Johnny Clegg & Savuka
... et Scatterlings of Africa (Esperluette remix)
Asimbonanga Biko – Soweto Gospel Choir
Nomvula – Freshlyground
Yithinamhlanje – Mlokothwa – Album : The Hearbeat Of Soweto
Holotelani – Nelcy Sedibe
Qhude Manikiniki – Umahlathini Nabo
Waqala ngokwendlala – Usuthu
Ingwenyama (Swaziland) – Matsamo Cultural Group – Album : Tingoma Tase Africa Songs
James Newton Howard – Solomon Vandy
10 To 11 – Sammy Boy
Jive Soweto – Sipho Mabuse (El rey David)
Gazette – Mahlathini & Mahotella Queens
Peu de sud-africains sont restés insensibles aux mélodies obsédantes de Miriam Makeba, qui a donné une voix aux souffrances de l’exil et du déracinement en même temps qu’elle inspirait un puissant sentiment d’espoir. Et nombreux ont été ceux que cette tension du désespoir et de l’espoir a touchés, notamment grâce aux sublimes interprétations de Vusi Mahlasela et Johnny Clegg.
Mandela – 1996