La province de Mahajanga : Wild Wild West

Entre le Cirque rouge, les grottes d’Anjohibe et le parc national Ankarafantsika, la région de Mahajanga a des allures de Far West.
Terrain idéal pour jouer les tarzans aventuriers et découvrir une faune étonnante.

La province de Mahajanga

Anjohibe

Le cirque rouge

Le site apparaît de façon improbable après un petit chemin de piste. Une bonne entrée en matière pour découvrir les formations géologiques particulières du pays, puisque le cirque date de l’âge quaternaire, soit 1,8 million d’années, rien que ca !
Petit canyon constitué de falaises de grès argileux aux couches sédimentaires de différentes couleurs, il est classé au Patrimoine National. La visite se fait rapidement. Je regrette de ne pas y être allée au coucher du soleil pour observer l'effet des reflets changeants sur les falaises rouges, ...

Cirque rouge Anjohibe
Cirque rouge Anjohibe

 

... mais en cette belle journée,  le bleu profond et lisse du ciel réhausse l'ocre de la terre. Les reliefs semblent fendre l'azur.
Le site ressemble à une arène attendant un spectacle épique.

Cirque rouge Anjohibe

Cirque rouge Anjohibe

NOTE – On distingue bien les différentes couches sédimentaires

Situé à 12 km de Mahajanga, nous avons visité le site avant de rejoindre notre chauffeur de 4x4 pour rejoindre les grottes d’Anjohibe.

Les grottes

Accessibles uniquement depuis Majanga, via une mauvaise piste où un 4x4 vous sera indispensable.
La route parait ne jamais devoir s’arrêter.

Difficile de s’imaginer que des gens vivent là tellement le site parait retiré et dur d’accès, et pourtant, nous faisons étape dans un écolodge, apparaissant tel une oasis salvatrice. L'écolodge Papamena accueille quelques voyageurs venus passer là quelques jours pour découvrir la région.
On ressent l’ambiance confidentielle et paisible du lieu. Comme un secret bien gardé, un repère de connaisseurs.

Anjohibe
Bungalow Anjohibe

Ma première rencontre avec les lémuriens. Une petite colonie est attirée par les odeurs du repas de midi.
Leur pelage doux et leurs grands yeux ronds leur donnent l’aspect de véritables peluches.
Leur longue queue rappelle le Marsupilami (oui je sais, il n’existe pas !)

Lémurien Madagascar

Lémuriens Madagascar

 

Déjeuner, puis baignade dans la piscine naturelle du lodge. Par cette chaleur, dans cette végétation sauvage, sans personne autour à part quelques jeunes malgaches plongeant pour se rafraîchir, le site se transforme en petit paradis personnel.

Anjohibe

Puis direction les grottes, accompagnée d'un guide.

Grottes

 Peu fréquentées du fait de la mauvaise accessibilité, les grottes d’Anjohibe valent pourtant le coût de se taper les fesses sur la banquette du 4x4 pendant 3 h (que dis-je ! 6h ! il y a le retour !).
Un guide est indispensable pour ne pas s’y perdre car leurs dédales sont immenses : seulement 5 galeries sur des milliers ont été explorées selon notre guide. Elles s’étendent jusque la mer.

Grotte des chauves souris

 

 Il commence par nous expliquer que les malgaches, du temps de la colonisation française, se cachaient là pour ne pas payer d’impôts.

Les grottes sont fascinantes. Dans les galeries, des rais de lumières percent parfois l’obscurité, éclairant les formes étonnantes, parfois érotiques, des stalagmites et concrétions calcaires. Le silence est roi. Nous sommes seuls, comme si le site nous était réservé.

Les grottes d’Anjohibe
Grotte Anjohibe
Grottes Anjohibe

Des lianes auxquelles se balancer, des squelettes d’animaux : comme l’impression de se retrouver dans l’Arche perdue d’Indiana Jones.
Ce qui n'est pas si éloigné de la vérité : il est déjà arrivé qu’un touriste imprudent parti sans guide s’y soit perdu.

Grottes Anjohibe
Grottes Anjohibe

 

En fin de parcours notre guide disparaît dans un trou menant à une piscine naturelle.

Infos pratiques

Notre hôtel. Hôtel du Phare à Majanga. 19€ la nuit + 2 petits déjeuners. Confort sommaire mais suffisant et environs calmes.

Certains voyageurs choisissent de passer une nuit dans l’Ecolodge Papamena, à proximité des grottes, pour visiter les sites alentours. Par gain de temps, nous avons choisi de faire l’aller retour dans la journée pour visiter les grottes et cela est tout à fait faisable. Notre chauffeur s’est chargé de nous trouver un conducteur de 4x4, venu de Majanga, à 3h de route.

Budget expédition. 51€/pers : chauffeur (contact 03 31 25 87 94), 4x4, entrée et guidage grotte

Equipement. Munissez-vous d’une lampe torche éclairant suffisamment. Les grottes sont accessibles de mai à novembre.

Le Parc national d'Ankarafantsika

136 000 hectares de forêt sèche abritant 8 espèces de lémuriens dont le Microcèbe – le plus petit primate au monde, 129 espèces d’oiseaux, des caméléons, iguanes, serpents, tortues d’eau douce, et crocodiles endémiques. Ca fait du monde lol

Parc Ankaranafantsika

J'ai choisi le circuit Grande Boucle, qui en une journée combine les circuits Coquereli et Lavaka, le canyon avec sa vue panoramique, et un circuit nocturne, après le diner à la tombée de la nuit.
Départ à 8h du matin. Le guide égrène ses explications au gré de la flore rencontrée.

Là une plante ayant l’aspect du coton,

Parc Ankaranafantsika

 

Là un insecte étonnant, la cicadelle malgache, encore une espèce endémique. Les larves mesurant quelques millimètres trompent leurs prédateurs à plume en revêtant l’aspect de lichens pour se fondre dans la nature. Qui a déjà vu du lichen marchant ?! C’est très étonnant.
On en trouve également dans le parc de l’Ankarana, et dans la Montagne d’Ambre.

 

Quelques caméléons, du plus grand au plus petit (nous en verrons un encore plus petit dans un autre parc).

Caméléon Madagascar

 

Et très vite les premiers lémuriens. Curieux de nous voir, ils gardent cependant leurs distances.

Lémuriens Madagascar

La chaleur est étouffante, les arbres en cette saison sèche n'offrant que très peu d’ombre.
Nous traversons une savane en direction du canyon, annonciatrice d’un changement de couleur.

Parc Ankaranafantsika
Parc Ankaranafantsika

 

Arrivée à destination, la soif et la chaleur se font oublier devant cette vue magnifique.
Les photographies vues avant mon départ ne m’avaient pas préparé à ce relief grandiose et vertigineux.

Parc Ankaranafantsika

 

L’érosion va petit à petit agrandir le canyon.

Parc Ankaranafantsika

 

Retour à 16h.
Repos rapide dans le bungalow. Réhydratation nécessaire. Le rouge de la terre a pénétré jusque dans mes chaussettes.

Le Circuit nocturne :

Diner rapide, puis c'est reparti pour un circuit d’1 heure à la tombée de la nuit, qui ressemble à une chasse au marsupilami, autrement dit au "microcèbe mignon".
Ce petit lémurien au poids plume (75 grammes) est difficile à débusquer car il dort le jour et se cache en haut des arbres pour échapper à ses prédateurs, dont le fossa, beaucoup moins mignon... La seule façon de le voir est de repérer ses immenses yeux ronds ambrés que la lumière des lampes frontales éclaire dans la nuit. Il voit flou le jour mais parfaitement la nuit.

Microcèbe mignon

Un microcèbe, de jour, dans un autre parc malgache. Le pauvre a été réveillé par le groupe de touristes passés devant nous.
Il passe le jour dans le creux des arbres ou dans des nids, à l’abri de ses prédateurs.

Le fossa, entre puma et mangouste

Madagascar, avec son taux d’endémicité record, recèle d'animaux singuliers.
Ici nous avons une version miniature d’un puma mais au faciès plus allongé, qui rappelle la mangouste. Il est le plus gros mammifère carnivore du pays. Vous ne le trouverez nulle part ailleurs dans le monde, à part dans quelques zoos.
Son mets préféré est le lémurien (petit ou grand), qu’il n’hésite pas à aller dénicher en grimpant dans les arbres. Ce petit voleur de poulet n’est pas vraiment apprécié par la population, mais n’est pas chassé car connu pour se « nourrir sur les corps des ancêtres ».
Autrement dit, ce carnivore est capable de se nourrir de mémé si vous ne l’enterrez pas assez profondément dans la foret ! Glurp ! On comprend mieux pourquoi le consommer est fady, autrement dit interdit.

Fossa

Infos pratiques

Dans tous les parcs du pays, le tarif de l’entrée s’ajoute toujours à celui du guidage, obligatoire. Le tarif de celui-ci varie selon le nombre de personnes.
Les tarifs sont consultables sur le site des parcs nationaux, auquel il faudra ajouter des taxes peu onéreuses (de l’ordre de 2000 MGA/pers soit 0.50 €).

Notre hôtel. L’écolodge d’Ankarafantsika, situé à la lisière du parc. On ne peut pas faire mieux comme emplacement. Des bungalows sans connexion internet : juste vous et la nature, le soleil, le bruit des oiseaux. Restaurant et bar sur place.

Nous avions réservé notre chambre par téléphone quelques jours avant, et notre chauffeur était passé pour reconfirmer de vive voix. Malgré cela, notre bungalow n‘était pas réservé. La direction nous a heureusement octroyé un bungalow et tout s’est bien passé par la suite. La centrale de réservation étant à Majunga et le lodge n’ayant pas de téléphone, ce genre de couacs peut arriver, sachez-le. Mais au final tout finit par se régler, on ne sait trop comment (un peu comme en Inde pour ceux qui connaissent lol).

→ Distance depuis Mahajanga : 2h (114 km)

Budget. Hôtel et repas : 26€. Visite parc (circuit Lavaka + Coquereli) : 22€.  Circuit nocturne : 5€ (à réserver et à payer en direct auprès du guide)

Equipement. Lampe torche si vous prévoyez de faire la visite nocturne.

La chaleur est intense : même si ca pèse lourd dans les sacs, prévoyez  2 à 3 grandes bouteilles d’eau MINIMUM par personne pour la grande boucle, où vous vous en mordrez les doigts!

Antsohihy, une ville étape

Dans un pays aussi grand que Madagascar, les longs trajets nécessitent des étapes dans certaines villes dont l’attrait est moindre, voire quasi inexistant. Antsohihy en fait partie.
En revanche, la route qui mène d'Antsohihy au parc de l’Ankarana est la plus belle. Mais aussi la plus galère : beaucoup de trous sur la route, ou plutôt une route parmi les trous! A cœur vaillant, ....

Mahajanga